Je vous emmène aujourd'hui dans un essai long terme que j'ai mené avec la Renault Captur — précisément sur 50 000 km parcourus. J'ai voulu vérifier si ce SUV urbain reste convaincant au quotidien : confort, consommation réelle, coût d'entretien, fiabilité et agrément de conduite. J'ai roulé en version essence TCe 130 EDC (boîte automatique), une configuration assez répandue chez les propriétaires français. Voici ce que j'en retire, sans fard et avec des chiffres concrets.
Premières impressions et confort quotidien
Dès les premiers kilomètres, la Captur séduit par son position de conduite surélevée — c'est rassurant en ville et pratique pour les manoeuvres. Les sièges, bien dessinés, offrent un bon maintien latéral pour une citadine surélevée ; j'ai toutefois ressenti qu'après plusieurs heures de route, un soutien lombaire plus affirmé aurait été apprécié. La version que j'ai testée était équipée d'une sellerie tissu/alcantara : agréable au toucher et moins salissante que du tissu clair.
Le confort de suspension est plutôt orienté vers le filtrage des irrégularités urbaines. Sur chaussée abîmée, la Captur absorbe correctement les bosses sans donner l'impression d'être molle. En revanche, en mode dynamique (via les réglages de conduite), la suspension devient légèrement plus ferme — utile pour limiter le roulis sur routes sinueuses mais au prix d'un confort de roulement inférieur.
Habitabilité et modularité
La modularité est un des points forts. La banquette coulissante permet d'ajuster l'espace aux jambes ou au volume de coffre : un vrai plus si vous passez souvent du transport de passagers au transport de bagages. Le coffre annonce 536 litres (banquette avancée) et c'est réaliste : j'ai pu charger plusieurs valises et du matériel photo sans problème. Les rangements pratiques (poche sous l'accoudoir, bacs dans les portes, boîte à gants bien dimensionnée) montrent une vraie réflexion d'usage.
Instrumentation et multimédia
L'ergonomie du poste de conduite est globalement bonne. L'écran central 9,3" est réactif et propose Apple CarPlay/Android Auto sans fil — un confort appréciable au quotidien. J'ai toutefois noté quelques lenteurs ponctuelles dans l'interface lorsque plusieurs applications étaient connectées. Les aides à la conduite (freinage automatique d'urgence, assistant de maintien de voie, régulateur adaptatif sur certaines finitions) fonctionnent correctement mais demandent parfois une intervention manuelle pour rester cohérent sur routes étroites.
Comportement routier et agrément de conduite
Sur route, la Captur privilégie le confort et la stabilité. La direction est précise mais peu communicative : on a peu de sensations, ce qui n'est pas nécessairement un défaut pour une citadine voulant rassurer. La boîte EDC à double embrayage est agréable au quotidien : les passages sont fluides à allure constante et suffisamment vifs en mode Sport. En ville, elle peut parfois hésiter lors de reprises très lentes, mais cela reste rare.
Consommation réelle sur 50 000 km
La donnée qui intéresse le plus : la consommation. Renault annonce pour le TCe 130 des valeurs mixtes optimistes. Voici mes relevés réels sur 50 000 km, combinant trajets urbains, périurbains et autoroutiers :
| Type de trajet | Consommation moyenne (L/100 km) |
| Ville (30% du kilométrage) | 7,6 L/100 km |
| Périurbain / routes | 6,4 L/100 km |
| Autoroute (120–130 km/h) | 7,8 L/100 km |
| Moyenne globale | 7,1 L/100 km |
Ces chiffres reflètent une conduite relativement dynamique et plusieurs week-ends chargés. En conduite très sage sur parcours mixtes, il est possible de descendre autour de 6,5 L/100 km. Les démarrages fréquents et la climatisation en été font monter la consommation en ville. Pour un SUV urbain essence, je trouve ces valeurs raisonnables.
Coût d'entretien et coûts réels sur 50 000 km
Un critère souvent sous-estimé : l'entretien. J'ai suivi le carnet d'entretien recommandé par Renault et j'ai inclus les opérations courantes ci-dessous. Les prix indiqués sont des montants réels basés sur des garages indépendants pour certains travaux et concession pour d'autres, afin de refléter plusieurs scénarios.
| Opération | Fréquence | Coût moyen (€ TTC) |
| Vidange + filtre huile | 2 fois (tous les 20-25k km) | 120 € |
| Filtre à air / habitacle | 1-2 fois | 80 € |
| Révisions (pièces + MO) | 2 | 2 x 220 € = 440 € |
| Pneumatiques (jeu complet) | 1 jeu | 520 € (Michelin/Goodyear) |
| Plaquettes de frein (avant) | 1 remplacement | 180 € |
| Imprévus (capteurs, petites pièces) | — | ~150 € |
| Total estimé sur 50 000 km | — | ~1 690 € |
Ce total correspond à une utilisation normale et à l'absence de panne majeure. La Captur ne m'a pas causé de problème mécanique sérieux : aucun passage prolongé en atelier, pas de remplacement d'embrayage ni de souci de turbo. En revanche, les tarifs de révision en concession peuvent faire grimper la facture de 20 à 40 % selon la région. Penser à comparer les prix des garages indépendants certifiés peut vous faire économiser.
Fiabilité observée et points d'attention
Après 50 000 km, mes observations :
Pour qui est faite la Captur ?
Si vous cherchez un SUV compact pour la ville avec la possibilité d'escapades régulières sur autoroute, la Captur tient bien son rang. Elle plaira à ceux qui privilégient le confort, la modularité et un équipement moderne sans sacrifier la consommation raisonnable. Si vous recherchez un comportement sportif ou un agrément de conduite ultra-dynamique, tournez-vous vers des alternatives plus orientées conduite.
Si vous avez des questions précises (coût d'assurance, comportement en hiver, comparatif avec la Peugeot 2008 ou la Renault Arkana, etc.), dites-moi ce que vous voulez que j'approfondisse : j'ai encore des notes et des photos de ces 50 000 km que je peux partager pour illustrer mes points.